L'appareil buccal de l'abeille domestique butineuse

un dispositif approprié pour la récolte du nectar

L'étude des interactions Gaura / Apis mellifera est l'occasion de proposer une observation détaillée des pièces buccales d'une ouvrière butineuse afin de montrer que le dispositif est particulièrement efficace pour la récolte du nectar produit par certaines fleurs.
La préparation peut être réalisée par les élèves à condition de disposer de têtes d'ouvrières mortes fournies par un apiculteur. Il peut être intéressant de comparer l'appareil buccal de l'abeille avec celui d'un criquet ou d'une sauterelle si on veut dégager la notion d'évolution car on considère que le type broyeur des Orthoptères actuels est le plus proche de celui que l'on attribue à l'ancêtre commun hypothétique des insectes ptérygotes.
Appareil buccal de l'abeille Apis mellifera, ouvrière.
Type broyeur-lécheur
Appareil buccal de l'abeille Apis mellifera, ouvrière.
Type broyeur-lécheur

Détail de la langue
Les 2 bords se rejoignent du côté ventral, une baguette longitudinale (ressort) creusée d'un sillon assure sa rigidité.

Détail de l'extrémité de la langue L'extrémité de la glosse,
très velue présente un petit élargissement, le flabellum qui peut s'imprégner de nectar.

Organisation de l'appareil buccal
L'appareil buccal de l'abeille domestique ouvrière est caractérisé par l'allongement du complexe labio-maxillaire avec le labium ou lèvre inférieure ( lorum + mentum + prementum + 2 paraglosses + une langue correspondant à la fusion de 2 glosses en une seule très spécialisée), les 2 longs palpes labiaux (5 articles) et les 2 mâchoires ou maxilles (cardo + stipe + galea) bien développées. L'armature de la langue est une"baguette" semi-rigide, elle-même creusée en gouttière alors que les bords de la glosse se rejoignent ventralement et constituent ainsi la limite du canal de la langue (mal fermé). Les palpes labiaux et les mâchoires forment un étui autour de la langue et constituent ainsi un canal périphérique. La glosse est velue, en particulier à son extrémité où se trouve le flabellum. Cet ensemble peut se replier sous la bouche, dans une cavité et se déployer sous l'effet de stimuli olfactifs (réflexe déclenché par le saccharose par exemple, le stimulus étant détecté par des chémorécepteurs situés sur les antennes). Il est parfois appelé proboscis (longueur environ 6 mm) .
Les palpes maxillaires sont peu développés et les mandibules n'interviennent pas dans la récolte du pollen (autres fonctions).

Récolte du nectar
Lorsqu'une butineuse a repéré une fleur (stimuli olfactifs et visuels) nectarifère de Gaura par exemple, et qu'elle arrive au niveau des nectaires, elle déploie son proboscis, place son flavellum au contact du nectar et en récupère un peu par l'intermédiare de ses poils. Le flavellum passe et repasse (léchage), comme un petit pinceau. Le jus sucré se retrouve dans la gouttière du ressort et si il est abondamment récolté, dans le canal de la langue qui peut déborder dans le conduit formé par les mâchoires et les palpes labiaux. Il est alors aspiré par la mise en action de groupes de muscles situés à la base de la langue et passe dans l'oesophage. L'abeille récolte du nectar avec un appareil buccal lécheur-aspirateur particulièrement efficace, à condition que la tête de la butineuse puisse se retrouver dans la corolle de la fleur à une distance du nectar inférieure ou égale à environ 6 mm.