Les amibes "sens large" constituent un matériel de choix pour l'étude de la phagocytose mais aussi des déplacements cellulaires avec émission de pseudopodes. Elles peuvent servir de modèle pour une approche concrète de ces phénomènes en immunologie quand on explique l'intervention des phagocytes professionnels (granulocytes neutrophiles, macrophages, cellules dendritiques) dont la dynamique cellulaire est difficilement observable au lycée.
Observer la phagocytose chez une amibe permet de décrire les étapes d'un processus apparu très tôt au cours de l'évolution, conservé et partiellement détourné de sa fonction primitive (nutrition) pour participer à la défense des organismes pluricellulaires.
Motilité cellulaire par mouvements amiboïdes et phagocytose sont des processus sous-tendus par des systèmes moléculaires dynamiques mettant en jeu le cytosquelette d'actine, des protéines motrices et l'ATP. Il est intéressant de noter que ces systèmes présentent des similitudes (actine, myosine) avec ceux qui interviennent dans la contraction musculaire (voir TP "Protéines musculaires") ou dans la cyclose (voir TP).
L'étude du déplacement et de la nutrition des amibes "sens large", présentée ici, s'appuie sur des exemples qui appartiennent à deux groupes que la phylogenèse ne relie pas directement l'un à l'autre. Il y a le groupe Heterolobosea avec des formes amiboïdes qui développent des pseudopodes locomoteurs par un mode éruptif et le taxon Amoebozoa dont les représentants (Mayorella, Saccamoeba, Thecamoeba, Dictyostelium...) forment des pseudopodes de manière non éruptive. Deux rameaux évolutifs distincts et indépendants ont conduit à des unicellulaires qui utilisent des modes de locomotion très proches et qui se nourrissent par phagocytose (phagotrophie).
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Auteur Auclair Jean Jacques